Eliakim (Dieu veut établir), Elie (le Seigneur est mon Dieu), Elizabeth (mon Dieu tient son serment), Elisée (mon Dieu sauve), Eliezer (Dieu est secours), Emmanuel (Dieu avec nous), Esaïe (le Seigneur sauve), Esdras (Secours), Esther, Ethan, Etienne, Eunice, Eve, Evodie, Ezéchiel …
Dans la Bible, combien y a-t-il de personnages : 1000, 10 000, 100 000 ? Même Google ne donne pas la réponse parce qu’il la cherche encore.
Dans la Bible, nous côtoyons une foule de personnages qui incarnent l’humanité aux prises avec la vie et son sens. Ils sont moins là pour servir d’exemple que pour témoigner d’une grande histoire de l’homme avec Dieu, une histoire qui est la nôtre.
Dans la Bible, il n’y a pas de stéréotype, ni pour le profil des acteurs, ni pour l’histoire qu’ils vivent. Il n’y a pas de stéréotype non plus dans la réponse que Dieu donne. Les humains ne ressemblent pas à des personnages d’histoires ou de contes. Ils ne sont pas la copie conforme de ce qu’on attendrait.
David, choisi par Dieu comme roi selon des critères qui lui appartiennent, se conduit de façon criminelle avant de se repentir. Pierre, choisi lui aussi par Jésus le renie trois fois après l’avoir confessé comme Fils de Dieu. C’est finalement lui qui avec d’autres conduira la première communauté chrétienne. Paul persécute cette nouvelle Eglise avant sa rencontre avec Jésus ressuscité et son « incroyable » conversion.
Il y a une multiplicité d’exemples comme ceux-ci avec des retournements inattendus. Et il arrive que Dieu lui-même, dans son désir de maintenir l’alliance, change de direction et révise son plan.
Les humains dans la Bible ne sont ni bons ni mauvais, ils peuvent être bons à un moment et mauvais à un autre. Ils peuvent nous plaire, nous amuser, nous interpeler, nous agacer, nous mettre en colère, ou nous émouvoir.
Dans la Bible, il n’y a rien de binaire, rien de statique, rien de linéaire, rien de définitif.
Nous ne devinons pas la fin de l’histoire avant de l’avoir lue ou entendue. Les surprises et les rebondissements ne sont jamais ceux que nous attendons ou ceux que nous trouvons dans les films ou les romans. Il se pourrait même qu’une série « culte » en 36 saisons n’arrive pas à la cheville de petits récits bibliques.
Dans la Bible, il n’y a pas que des hommes et des femmes qui comprennent. Il y a ceux qui ne comprennent rien comme souvent les disciples de Jésus.
Dans la Bible, il n’y a pas que des humains qui s’aiment fraternellement : Esaü embrasse Jacob mais Caïn tue Abel.
Dans la Bible, il n’y a pas que des hommes qui obéissent à Dieu, Jonas marche dans Ninive mais Adam a mangé le fruit.
Dans la Bible, il y a des humains qui lisent la Bible. Josias en est tout chamboulé et l’eunuque éthiopien encore plus.
Dans la Bible, il n’y a pas que des humains qui croient, il y a aussi des humains qui doutent. Il y en a qui doutent et qui prient, il y en a même qui prient et qui doutent.
Comme dans un kaléidoscope, ou plutôt une boule à facettes comportant mille miroirs, sans toutefois nous identifier à un personnage particulier, nous pouvons nous-même nous reconnaitre un peu ici et là.
Les histoires de la Bible nous parlent parce qu’elles sont ouvertes. Elles ne nous disent pas comment nous devrions être ou comment nous devrions croire. Il n’y a pas un modèle mais, au contraire, une multiplicité de réponses qui permet à chacun d’entre nous, de se reconnaitre dans sa relation unique à Dieu.
Béatrice Kraemer, membre du service biblique régional