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Marc 4,26-29

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Et si nous laissions cheminer en nous cette parabole de l'évangile selon Marc,

à notre insu, sans savoir comment ?

Que ferait-elle germer ? 

 

Entrer en matière

Qu'évoquent ces mots : MOISSON ; DORMIR ; SEMENCE ; TERRE ?
Avec MOISSON, peut-être pensons-nous avec nostalgie aux moissons d'autrefois où tout le village s'entraidait, où solidarité et joie se conjuguaient ?  Mais ce mot peut aussi être entendu comme un appel au travail, en écho à cette parole : « il y a peu d'ouvriers mais la moisson est grande » (Matthieu 9, 37).
DORMIR, peut-être un mot bienvenu parce que nous en ressentons le besoin ? Ou une incitation à une pause pour attendre le bon moment, accepter que tout ne soit pas fait tout de suite, que tout ne peut pas être fait tout de suite.
Et TERRE ? Matrice vivifiante ou simple outil à la disposition de nos technologies ? Sommes-nous sensibles au fait de se connecter à la terre comme nous le proposent le yoga, la sophrologie ?
MOISSON, SEMENCE et TERRE peuvent aussi sonner comme des mots désuets. Qu'on nous parle de tweet, de Netflix, de skype, là au moins cela serait intéressant !
Certes, nous nous accordons sur le sens de ces mots, mais nous sentons bien que chacun d'entre nous entend des harmoniques très différentes.

 

Découvrir le récit, occasion de faire des découvertes

  • Un passage de relais

C'est d'abord une histoire de passage de relais : l'homme jette en terre - la semence germe et croît - la terre porte du fruit. Les sujets actifs ne manquent pas et prennent place les uns après les autres : l'homme, la semence, la terre.
Il commence en jetant la semence sur la terre. C'est, littéralement, un être humain, pas quelqu'un qui a été formé pour semer. Chacun peut être concerné par cette histoire. Il amorce le processus. Il joue donc un rôle essentiel mais une fois qu'il a fait sa part, «qu'il dorme ou qu'il soit réveillé », peu importe ce qu'il fait maintenant. La dynamique lancée, l'être humain n'en est plus une pièce maîtresse. Cela se passe sans lui. Il y a un moment où il faut accepter de remettre à d'autres.

  •     « à son insu »

Une partie de l'histoire se passe même à l'insu de l’être humain : « il ne sait comment ». Cette remarque paraît insolite dans la description de la germination en cours. Pourquoi donc cette précision ? On sait tous ce qui se passe lors de la germination et de la croissance d’une plante. Alors, est-ce simplement une différence de connaissances entre le 1er et le 21ème siècle ou bien l'Evangile cherche-t-il à pointer quelque chose de plus profond ? Comme si le fait de ne pas savoir était important. Ce qui est en jeu ne se joue pas dans l'ordre du savoir.   

  •     «Ainsi est le Royaume de Dieu »

C’est par ces mots que Jésus introduit l'histoire. Il ne parle donc pas d'agronomie mais dit le Royaume de Dieu à travers des réalités qui parlent de notre vie dans ce qu'elle a de terre à terre : la MOISSON, la SEMENCE... Paradoxe qui vient interroger nos représentations de Dieu.
Le processus ouvre sur le temps de la moisson. Or la moisson et la faucille sont, dans plusieurs textes de l'Ancien et du Nouveau Testament, associées à la colère de Dieu et au jour du jugement (Joël 4, 9-17 ; Apocalypse 14, 14-20). Or, ici, le temps de la moisson est associé à la maturité du fruit: « quand le fruit le permet » ou « quand le fruit se livre » pourrait-on traduire. C'est la fécondité que l'évangile met en avant.

Enfin, dans cette histoire qui évoque le Royaume de Dieu, je m’interroge: où est-ce que je me situe dans ce processus ?

Odile Roman-Lombard, membre du service régional d'animation biblique

 

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